Les dégradations se stabilisent, les vols et violences diminuent, mais consommation et trafic de stupéfiants augmentent entre 2019 et 2020
L'image du quartier de Villejean est affectée par diverses formes de délinquances. Elles existent mais sont limitées à quelques lieux (trafic de drogue) et sont exceptionnelles (coups de feu...). Les habitants du quartier rencontrent aussi des difficultés quotidiennes qui constituent d'autres formes de violence. Les chiffres de délinquance (1) donnent des informations plus précises même si ces données ne disent pas tout : il s’agit de faits constatés, déclarés et enregistrés. Les deux informations se complètent.
« Le trafic de drogue est localisé sur la dalle et aux 2 et 8 rue du Bourdonnais (occupation des halls d’immeuble) », précise Jean-Pierre Raoult, policier. Le quartier draine une clientèle large - des étudiants ou personnes plus âgées - qui consomme du cannabis depuis des années. Freddy Gest insiste sur le rôle des jeux vidéos violents : ce policier y constate « une certaine indifférence aux blessures et à la mort, puisqu’à la fin de la partie, le joueur ressuscite ».
Plus graves encore - et ravageurs pour l'image de Villejean - , les règlements de comptes liés au trafic de drogues. Ils s'accompagnent parfois d'utilisation d'armes. Un simple contrôle d’identité peut se transformer en altercation. Aujourd'hui, de forts réseaux de stupéfiants sont établis sur les quartiers. Du point de vue de la violence, les premières victimes sont les jeunes de ces réseaux
Les faits de délinquance les plus nombreux (vols et cambriolages) touchant des personnes ou des familles, sont peu discutés au delà de l'entourage. Le vol de téléphone portable, le racket entre collégiens donnent parfois lieu à plainte mais ces faits deviennent presque banals : « Un gamin frappé en pleine rue et dépouillé de ses affaires, ce n’est pas normal, mais pour nous , les jeunes de Villejean, c’est considéré comme banal. »
Plus graves encore - et ravageurs pour l'image de Villejean - , les règlements de comptes liés au trafic de drogues. Ils s'accompagnent parfois d'utilisation d'armes. Un simple contrôle d’identité peut se transformer en altercation. Aujourd'hui, de forts réseaux de stupéfiants sont établis sur les quartiers. Du point de vue de la violence, les premières victimes sont les jeunes de ces réseaux
Les faits de délinquance les plus nombreux (vols et cambriolages) touchant des personnes ou des familles, sont peu discutés au delà de l'entourage. Le vol de téléphone portable, le racket entre collégiens donnent parfois lieu à plainte mais ces faits deviennent presque banals : « Un gamin frappé en pleine rue et dépouillé de ses affaires, ce n’est pas normal, mais pour nous , les jeunes de Villejean, c’est considéré comme banal. »
Des bagarres entre bandes
Les violences concernent notamment les bagarres entre bandes de jeunes et, plus dangereuses, les violences liées au trafic de drogues. Ils correspondent aussi aux méfaits les plus recensés dans les statistiques publiées par l'Apras (2). Les motifs de bagarre entre jeunes viennent de jalousies, de rumeurs, de commérages qui se développent sur les réseaux sociaux. Ce peut être « un pull déchiré », des violences verbales, le piratage d'un compte Instagram. Une lycéenne évoque des insultes « pute, salope...», des agressions physiques à l'encontre des filles. Il y a aussi des rivalités amoureuses, des représailles d'ex-petits copains, qui parfois interviennent en bande. Des jeunes filles se plaignent aussi de ne pas pouvoir se balader seules dans le quartier. Des adultes soulignent le rôle des réseaux sociaux avec un harcèlement quotidien des élèves entre eux.
Un racisme diffus s'exprime parfois à l'encontre des personnes "non blanches" ou en raison de leur religion, vis à vis des musulmanes et musulmans. Les tags sur le Centre culturel Avicenne en avril 2021en constituent l'une des manifestations la plus forte. Le conciliateur de justice, Patrick Bobe, rassure : « Je n'ai jamais rencontré de mal être pour racisme, chez les habitants de Villejean qui viennent me voir».
Au delà des délinquances, les différentes formes de pauvreté rendent la vie difficile. De nombreuses difficultés des habitants du quartier ne sont pas recensées comme violences, ce qu'elles sont pourtant : le chômage, les bas revenus, les logements "pourris", le manque de logements sociaux, la solitude, l'accès aux outils numériques, et aux services publics, l'apprentissage de la langue française...
Jean-François Bourblanc
(1) Délinquance : ensemble des crimes, délits et infractions recensées
(2) Apras L’Association pour la Promotion de l’Action et de l’Animation Sociale
Sur le quartier Villejean Beauregard les faits de délinquance ont globalement augmenté en 2020 . "Il y a des faits nombreux qui « empoisonnent » le quotidien des habitants sans qu’ils ne soient jamais comptabilisés soit parce qu’ils relèvent d’incivilités, soit qu’ils ne font pas l’objet de dépôts de plainte".précise Irma Poulard (Apras). D'après les premières informations de la police, elles ont continué à augmenter en 2021. L'image de violence du quartier vient de faits divers exceptionnels liés à la drogue. Mais, paradoxalement, le quartier le plus concerné reste le centre ville. Et Rennes est une métropole sans grandes violences.
Pour davantage de précisions voir ci-dessus les informations sur le quartier Villejean-Beauregard publiées dans l'Observatoire des délinquances 2020